Hello, moi c’est Sophie j’ai 21 ans. Il y a des jours où j’ai l’impression que ma vie tourne autour d’un seul problème : ma peau. Oui, ma peau. Plus précisément, l’acné qui refuse de me laisser tranquille depuis l’adolescence. Ce n’est pas juste quelques boutons passagers ou une petite poussée avant mes règles. Non, c’est un champ de bataille permanent. Et le pire ? Ça ne touche pas seulement mon visage. Ça envahit aussi ma tête, mon esprit, ma confiance en moi. Et, évidemment, ma relation avec Mathieu, mon copain de 28 ans, en prend un coup.
(Témoignage de Sophie, 21 ans – confidences recueillies par Nelly)
Sommaire
Une bataille quotidienne
Chaque matin, c’est le même rituel. Je me lève, je vais dans la salle de bain, et je me scrute dans le miroir. Chaque rougeur, chaque bosse, chaque marque semble me hurler dessus : « Regarde comme tu es moche. » Je passe des heures à essayer de camoufler tout ça avec du maquillage, mais ça ne marche jamais vraiment. Les boutons sont toujours là, comme des invités indésirables qui refusent de partir.
Mais le plus dur, ce n’est pas ce que je vois dans le miroir. C’est ce que j’imagine que les autres voient. Je suis persuadée que tout le monde ne regarde que ça : mon acné. Pas mes yeux, pas mon sourire. Juste ma peau imparfaite.
Mathieu, patient mais dépassé
Mathieu et moi, ça fait un an qu’on est ensemble. Il est doux, attentionné, et franchement, parfois je me demande pourquoi il est avec moi. Lui, il dit qu’il m’aime comme je suis. « Ce ne sont que des boutons, Sophie. Ça ne change rien pour moi. » Mais moi, je ne peux pas y croire.
Quand on est dans des moments intimes, je n’arrive pas à me détendre. Je me dis qu’il voit tout, qu’il est dégoûté. Parfois, je refuse qu’il me touche, parce que je me sens si mal dans ma peau. Littéralement.
Une fois, il m’a dit : « Sophie, j’aimerais que tu arrêtes de te cacher sous ta couette. » Mais comment lui expliquer que ce n’est pas juste de la pudeur ? C’est de la honte.
L’acné n’est pas qu’un problème esthétique
Ce que les gens ne comprennent pas toujours, c’est que l’acné n’est pas juste une question de boutons. C’est un problème qui envahit tout, pas seulement mon visage, mon dos ou mes épaules. Ma confiance en moi est à zéro. Sortir sans maquillage ? Impensable. Accepter qu’on me prenne en photo ? Encore moins.
Et puis, il y a la douleur physique. Ces boutons qui gonflent, qui brûlent, qui picotent. Les produits qu’on me recommande, qui souvent empirent les choses. Les rendez-vous chez le dermatologue, les traitements à rallonge, les crèmes qui coûtent une fortune et qui ne changent rien.
Mais le pire, c’est l’impact sur ma vie sociale et intime. Parfois, je refuse de sortir avec Mathieu et ses amis, juste parce que je ne supporte pas qu’ils me voient comme ça.
Quand tout dérape
Il y a quelques semaines, Mathieu a organisé une soirée avec ses amis. Il voulait me présenter à certains collègues qu’il apprécie beaucoup. Mais ce jour-là, ma peau était particulièrement catastrophique. Une éruption de boutons rouges, certains purulents et tous douloureux, qui semblaient hurler en silence : « Regardez-nous, nous sommes les rois de la fête !»
Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas me montrer comme ça. J’ai prétexté un mal de tête, mais Mathieu a compris que je mentais. Il m’a regardée avec ce mélange de tristesse et de frustration qu’il essaye de cacher. « Sophie, tu ne peux pas te laisser gâcher la vie comme ça. »
Et moi, j’ai explosé. Je lui ai crié que c’était facile pour lui de parler, avec sa peau parfaite et sa confiance naturelle. Que moi, je ne pouvais pas juste « arrêter d’y penser ». J’ai pleuré, et il a essayé de me prendre dans ses bras. Mais même ça, je n’ai pas pu le supporter.
Un problème sans solution magique
Après cette dispute, j’ai passé des heures à réfléchir. J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai eu une révélation, que j’ai décidé d’accepter ma peau telle qu’elle est, que j’ai trouvé la force de surmonter tout ça. Mais ce serait mentir.
La vérité, c’est que je suis toujours en plein combat. Contre ma peau, mais surtout contre moi-même. J’essaye des traitements, je regarde des vidéos de gens qui parlent de leur parcours avec l’acné, et parfois ça m’aide un peu.
Avec Mathieu, ça va mieux, mais je sens que ma peur de ne pas être « assez bien » reste un poids entre nous. Il me soutient, mais je sais qu’il ne peut pas tout comprendre. Et moi, je ne veux pas qu’il reste avec quelqu’un qui ne s’aime pas elle-même.
Je ne vais pas prétendre avoir des réponses. Ce que je sais, c’est que je veux essayer. Pour moi, mais aussi pour Mathieu. Peut-être que ça passe par des petits pas : sortir sans maquillage un jour, oser aller à cette soirée une autre fois.
Ce n’est pas facile, et parfois, je me dis que ce ne le sera jamais. Mais je veux croire que je peux apprendre à vivre avec ça. Que l’acné ne me définit pas. Que je mérite d’être aimée, même avec mes imperfections…
Et surtout, que je mérite de m’aimer moi-même. Un jour. Peut-être.